La motivation : la clé d’un coaching d’orientation

Plus j’accompagne de jeunes en coaching d’orientation ou coaching scolaire, plus je me rends compte que la motivation est l’un des points clés sur lequel il faut travailler dès le début de l’accompagnement. Nombre de lycéens se laissent porter par l’environnement et n’ont pas encore pris conscience de ce dont ils avaient envie pour l’avenir. Alors, comment réussir à faire naître puis à renforcer leur motivation pour construire leur projet professionnel et prendre en main leur avenir ?

Un peu de théorie

La motivation est « l’ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l’origine du comportement individuel. On distingue la motivation intrinsèque de la motivation extrinsèque. »

La motivation intrinsèque signifie que l’on pratique une activité pour le plaisir et la satisfaction que l’on en retire. Une personne est intrinsèquement motivée lorsqu’elle effectue des activités volontairement et par intérêt pour l’activité elle-même sans attendre de récompense ni chercher à éviter un quelconque sentiment de culpabilité.

Selon les théories modernes de la motivation, trois besoins fondamentaux constituent les fondements de la motivation intrinsèque :

  • le besoin d’auto-détermination : C’est le besoin de tout sujet de se percevoir comme la cause principale de son comportement, de pouvoir choisir ses comportements. Tout ce qui est ressenti comme pression, contrainte, contrôle, réduit l’autodétermination et fait baisser la motivation intrinsèque.
  • le besoin de compétence : il est issu du traitement des informations qui font connaître les effets de nos actions. Une action qui réussit produit de bons résultats mais aussi des informations régulatrices qui augmentent le sentiment de compétence.
  • le besoin d’appartenance sociale : il correspond à la nécessite d’entretenir avec autrui des relations enrichissantes et satisfaisantes.

La motivation extrinsèque se définit comme suit : le sujet agit dans l’intention d’obtenir une conséquence qui se trouve en dehors de l’activité même, par exemple, recevoir une récompense, éviter de se sentir coupable, gagner l’approbation sont des motivations  extrinsèques .

Dans le monde scolaire, les exemples de motivation extrinsèque ne manquent pas : travailler pour obtenir de bonnes notes ou pour éviter les mauvaises, ou encore pour faire plaisir à ses parents, voire à ses professeurs.

En tant que coach, je vais donc rechercher à activer en permanence ces 2 leviers.

Comment activer la motivation extrinsèque ? 

C’est ma posture de coach qui va développer la motivation extrinsèque de mon client par deux moyens principaux :

  • l’acceptation inconditionnelle, le non-jugement, l’accueil qui évitent à mon client le sentiment de culpabilité. Le lycéen doit se sentir compris, écouté, dans tous les cas, sur tout ce qu’il me dit, quel que soit le contenu. Le simple fait de parler et de décrire sa situation présente donc un intérêt pour lui puisque cela lui permet de se décharger sans culpabilité puisqu’il n’y a pas de jugement de ma part.
  • les techniques de renforcement positif permettent également au client de se sentir récompensé dans ses efforts. Je vais donc répéter, insister et renvoyer au jeune tous les comportements positifs même ceux qui ne semblent pas avoir d’importance et dans tous les domaines. J’évite aussi soigneusement d’insister sur les points négatifs.

Ces deux éléments de posture mettent le lycéen dans une situation complètement différente de ce qu’il a l’habitude de vivre avec ses enseignants, ses parents ou autres éducateurs et c’est cela qui va l’aider à se mettre en mouvement vers son objectif.

Comment activer la motivation intrinsèque ? 

Nous avons vu que pour activer la motivation intrinsèque de quelqu’un, il faut que ses besoins d’auto-détermination, de compétences et d’appartenance sociale soient satisfaits. En clair, en tant que coach, je vais donc vérifier que la construction du projet professionnel de mon client relève bien de son choix personnel, que ce projet tient bien compte de ses talents et enfin que ce projet lui permet (et lui permettra à terme) d’entretenir avec autrui des relations conformes à ses attentes.

  • Satisfaction du besoin d’auto-détermination

Dans un premier temps, je vais chercher à mettre en lumière les éventuelles contraintes qui pèseraient sur la construction du projet professionnel de mon client. L’objectif sera de l’amener à verbaliser la situation et à le faire prendre le recul suffisant pour s’en dégager.

Ce premier frein levé (et cela peut prendre du temps), je vais ensuite utiliser les techniques de visualisation et de projection de mon client dans sa future vie d’adulte.

Il s’agira d’aborder avec le jeune ce que signifie pour lui “réussir sa vie” de façon large, sans forcément parler de métier. L’objectif est de comprendre et de lui faire comprendre ce qui est important pour lui, ce qui lui donne de l’énergie, autant d’éléments que je note soigneusement et qui me permettront par la suite de vérifier la cohérence su choix de métier.

Le coach peut poser les questions suivantes :

– que signifie pour toi réussir ? Une vie réussie, c’est quoi ?

– qu’est ce que cela t’apportera ? Pour quelles raisons ?

– qu’est ce que serait une vie d’adulte où tu serais bien ? Décris-moi.

– quelle part pour le travail, pour une vie de couple et de famille, quelle part pour toi, pour les amis ?

– qu’est ce qui est important pour toi dans la vie ?

– que veux-tu réussir ?

– connais-tu des gens qui ont réussi ?

– quand tu auras réussi :

– que seras-tu en train de faire ?

– qui seras-tu ?

– qu’est ce que cela t’apportera ?

– que diront ton entourage, tes parents, tes amis ?

C’est en répondant à ces questions que le jeune va rentrer dans le processus de coaching d’orientation. C’est cette visualisation de la réussite et d’un futur qui lui plaît qui va faire naître la motivation intrinsèque car c’est un futur bien à lui que le jeune est en train de choisir en répondant à ces questions.

A ce stade, je ne m’occupe surtout pas des résultats scolaires mais je laisse mon client donner libre cours à ses envies, à ses rêves, à ses idées. Je ne demande pas non plus de choisir un métier, le choix viendra beaucoup plus tard.

  • Satisfaction du besoin de compétences

Le projet doit permettre au jeune de rentrer dans une spirale de réussite. Il faut donc travailler au préalable sur ses goûts, points forts, talents, passions, compétences pour s’assurer que son futur métier en tient compte et repose sur ces éléments.

Le coach l’amènera par le questionnement à conscientiser et à identifier :

– quels sont les domaines où il excelle (y compris matières scolaires)

– dans quel type de lieux, d’actions, de contextes se sent-il heureux, épanoui, bien ?

– dans quel type de lieux, d’actions, de contextes se sent-il mal, incompétent, non reconnu ?

– ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas

– ce qui le passionne

– ce qui l’énerve, ce qui l’agace

  • satisfaction du besoin d’appartenance sociale

 Il faudra travailler au préalable sur les besoins du client en terme de relation à autrui et vérifier que la vie future est en cohérence et si c’est bien le cas, cela renforcera la motivation du jeune.

 

A l’issu de ce travail, le lycéen qui construit son projet a visualisé un avenir qui lui plaît, en terme de sens. Il prend conscience de ce qu’il veut vraiment, il se sent libre, valorisé et cela lui donne une formidable motivation pour se prendre en main. Le plus gros du travail est fait !

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