Les 5 pièges de l’orientation scolaire

La saison des salons de l’orientation vient de démarrer avec cette année avec une très grande attention portée au coaching d’orientation et une nouveauté avec des salons dédiés aux parents. Quel que soit votre choix pour aider votre enfant à s’orienter, voici les pièges dans lesquels parents, accompagnants et élèves ne doivent pas tomber.

Retrouvez mon article complet sur le site apprendreapprendre 

Piège n°1 : tenir compte des notes trop tôt dans la réflexion

Piège n° 2 : penser filières d’études au lieu de penser métiers

Piège n° 3 : conseiller au lieu d’écouter et de questionner

Piège n° 4 : foncer sur la première idée

Piège n° 5 : oublier de travailler sur la vision de l’avenir et la notion de réussite

Bonne lecture.

Orientation : comment utiliser les tests de façon efficace ?

De nombreux tests d’orientation existent aujourd’hui. La plupart sont de très bons outils, reconnus et sérieux. Il est cependant important d’avoir le mode d’emploi pour les utiliser à bon escient.

Pour illustrer mon propos, je vais décrire la typologie RIASEC qui reste aujourd’hui la plus utilisée en France pour l’orientation scolaire et professionnelle. Le modèle RIASEC ou code Holland, mis au point par le psychologue John L. Holland, est une théorie sur les carrières et les choix vocationnels qui s’appuie sur les types psychologiques et dont le postulat est que l’individu recherche une profession qui correspond à sa personnalité.

Le modèle identifie 6 types de personnalités en milieu professionnel qui sont à mettre en lien avec les intérêts professionnels.

  • Réaliste : c’est quelqu’un de débrouillard et pragmatique. Le réaliste aime le concret, le terrain.
  • Investigateur : c’est un intellectuel, il est curieux et analytique. L’investigateur aime résoudre des problèmes, a besoin de comprendre. Il est à l’aise avec les connaissances théoriques.
  • Artiste : il agit par rapport à ce qu’il ressent, il a de l’intuition. L’artiste aime créer, imaginer, il est non conformiste. Il a besoin d’un environnement de travail différent et apprend par l’expérimentation.
  • Social : il est bienveillant, chaleureux. Il aime les relations et a besoin de communiquer, d’enseigner, d’aider. Le social aime apprendre par le travail d’équipe et la collaboration.
  • Entrepreneur : il est ambitieux, convaincant.  Il aime diriger, vendre, motiver. Il est à l’aise dans un environnement compétitif et apprend en situation.
  • Conventionnel : il est ordonné, méticuleux. Il est structuré, procédurier, aime le travail de bureau. Le conventionnel a besoin de consignes et de méthodes pour apprendre.

L’intérêt de ce modèle est que ces 6 types de personnalité sont facilement transposables en métiers : il est facile de comprendre qu’un architecte aura des dominantes Artiste et Investigateur (AI) et qu’un éducateur sportif sera plutôt Réaliste-Social (RS). Chaque profession est une combinaison de 2 ou 3 traits lettres.

Le test positionne ensuite le profil du candidat par rapport à 80 groupes de métiers et 11 filières d’études. Pour un lycéens ou un étudiants, identifier ses traits dominants, ses traits neutres, et les dimensions qui ne l’intéressent pas du tout est donc un exercice très intéressant au moment de choisir un futur métier ou une voie professionnelle.

Quels sont les points d’attention, au moment de choisir un test ?

  • premier élément, avant toute chose, assurez-vous que le test tient compte de l’âge du jeune et de son niveau d’études et d’expérience professionnelle. Les questions et la façon dont elles sont formulées ne sont pas les mêmes pour un lycéen ou un étudiant en apprentissage !
  • si le test est gratuit, sachez que cela signifie que les questions n’ont pas été actualisées depuis plusieurs années (voire plusieurs dizaines d’années) et qu’il en est de même pour le référentiel métiers et formations qui est utilisé pour la restitution. C’est donc gênant quand on connaît la vitesse à laquelle les nouveaux métiers apparaissent.
  • Il est aussi essentiel de comprendre que les tests ne sont pas là pour “enfermer” le jeune dans un profil unique mais au contraire pour lui montrer que sa personnalité est un mélange de ces 6 profils et c’est bien ce mélange qui est intéressant à analyser et qui est unique pour chaque individu.
  • ayez à l’esprit que le test doit obligatoirement être interprété et commenté par un professionnel de l’orientation. En effet, ce n’est pas uniquement le résultat brut qui compte mais c’est surtout la façon dont le jeune va se l’approprier en formulant des exemples qui vont lui permettrent de comprendre les résultats. C’est par le dialogue que le lycéen pourra se mettre en mode projet, sinon, les résultats resteront dans un placard.
  • Enfin, retenez que ces tests sont valables un an. Au delà, il est pertinent de recommencer car la personnalité des jeunes est en pleine construction d’une part et d’autre part parce que toute personne a le droit de changer et de faire évoluer ses comportements quel que soit son âge.

Les 2 vertus du RIASEC : mieux se connaître et ouvrir sur des métiers qui ne font pas partie du plan initial du jeune

Pour moi, l’intérêt de la typologie RIASEC, tout comme les autres types de test, est d’être un outil de prise de recul par rapport à la personnalité et aux centres d’intérêts des individus. C’est donc un outil qui s’utilise en complément d’une réflexion sur la personnalité et les points forts et plutôt en fin d’exercice pour alimenter une réflexion déjà amorcée.

Le test RIASEC peut également conforter une attirance en étant utilisé à l’envers : lorsqu’une idée de métier plaît et semble convenir, il est possible de revenir au profil professionnel pour voir s’il correspond bien au type de personnalité du jeune.

Enfin, le RIASEC est un excellent outil d’ouverture puisqu’il mesure la compatibilité d’un profil avec plus de 80 groupes de métiers, cela permet à certains de se diriger vers des métiers auxquels ils n’avaient pas du tout pensé ou tout simplement d’oser une voie différente de la culture familiale. Cette vertue me semble essentiel, sachant que justement, un travail sur son orientation, consiste d’abord à ouvrir des portes, à penser à toutes les options possibles avant d’en choisir une. C’est bien ce travail d’ouverture qui rend le choix possible.